Physical Address
304 North Cardinal St.
Dorchester Center, MA 02124
Une nouvelle tempête semble s’abattre sur les géants de la tech.
Selon des documents obtenus par le site 404 Media, ces entreprises pourraient espionner nos conversations privées via nos appareils connectés dans le but de nous bombarder de publicités ultra-ciblées. Mais quelle est la réalité derrière ces accusations fracassantes ?
Tout commence avec un document promotionnel de Cox Media Group (CMG) daté de novembre 2023. Dans ce pitch commercial, CMG présente son service « Active Listening » aux annonceurs potentiels. Leur promesse ? Utiliser les microphones de nos smartphones, enceintes connectées et smart TV pour capturer des conversations ordinaires.
« Et si vous pouviez cibler des clients discutant justement de leurs besoins en temps réel ? » lit-on dans l’introduction. « Ce n’est pas un épisode de Black Mirror – c’est la réalité des données vocales, et CMG a les moyens de les exploiter à votre avantage. »
Le document assure même que cette pratique est parfaitement légale. « Flippant ? Assurément. Génial pour le marketing ? Absolument ! » conclut sans détour le pitch commercial.
Ce qui enflamme l’affaire, c’est que CMG affirme avoir collaboré avec Google, Microsoft, Amazon et Meta (anciennement Facebook). De quoi raviver les soupçons persistants à leur égard.
En effet, nombre d’internautes sont convaincus d’avoir reçu des publicités en lien avec des discussions privées. Qui n’a jamais ressenti cette étrange coïncidence de voir apparaître une pub pour un produit dont on venait de parler ?
À la suite de ces révélations, les géants de la tech ont rapidement nié tout lien avec le programme de CMG :
Meta a même envisagé d’entamer des poursuites contre CMG si cette dernière a violé les conditions d’utilisation de Facebook.
Il est indéniable que nos appareils connectés possèdent les capacités techniques pour nous écouter en continu. Nos smartphones, enceintes intelligentes et téléviseurs connectés sont équipés de micros toujours prêts à capter la moindre commande vocale.
Les assistants virtuels comme Siri, Alexa ou Google Assistant fonctionnent d’ailleurs grâce à l’analyse de nos commandes orales. La ligne entre l’utilisation légitime et celle à des fins publicitaires est donc très fine.
Ce n’est pas la première fois que les pratiques d’écoute des géants du web sont controversées. En 2019, il a été révélé que des employés d’Amazon, Apple et Google écoutaient et retranscrivaient manuellement certains enregistrements d’utilisateurs pour améliorer leurs assistants vocaux.
Face à l’indignation générale, ces sociétés ont dû revoir leurs pratiques et renforcer les options de confidentialité. Cependant, le doute persiste quant au respect réel de notre vie privée.
L’écoute active soulève d’importantes questions éthiques et légales :
En Europe, le RGPD encadre strictement la collecte et l’utilisation des données personnelles. Mais son application concrète reste un défi face aux pratiques opaques des géants du numérique.
Bien que les accusations contre les GAFAM n’aient pas été prouvées, cette affaire relance le débat sur la protection de notre vie privée à l’ère numérique. Elle souligne le fossé entre les capacités techniques de nos appareils et notre compréhension de leur fonctionnement.
Quelques pistes s’offrent à nous :
En attendant, la prudence est de mise. Désactiver les micros des appareils, limiter les permissions des applications ou opter pour des solutions open source sont autant de moyens pour regagner le contrôle de sa vie numérique.
L’affaire CMG nous rappelle qu’à l’heure des objets connectés omniprésents, la vigilance est plus cruciale que jamais pour protéger notre intimité.